Voilà six mois que nous avons entamé le dressage de Teimoso. Un premier bilan s’impose.
Nous avons choisi ce cheval pour plusieurs raisons. La toute première est qu’il était le fils de Carinho des Noés, cheval qui, à 12 ans, n’ayant fait que de la promenade, a remporté 15 mois après le Grand Prix à Vierzon.
Teimoso : un cheval qualiteux et stable.
Teimoso de La Croze est moins puissant que son père, son galop un peu plus retenu, mais son pas nettement meilleur. C’est surtout son trot d’une ampleur et d’un rebond exceptionnels qui nous a déterminés. Notre programme prévoyait de s’attaquer à ces quelques travers et en même temps de consolider ses qualités.
Nous maîtrisons les cessions à la jambe aux trois allures sur les diagonales avec un bon parallélisme par rapport au grand côté
Galop de travail soutenu.
Sa bouche, nous l’avons dit, était un peu bruyante (le cheval ayant été monté par plusieurs cavaliers.). Il claquait de la mâchoire dans la cadence de ses allures et, plus grave, dans l’excitation, il passait la langue par-dessus le mors. Une main respectueuse, douce et fixe, a mis un terme à ces défauts avant qu’ils deviennent un tic.
Une ardeur à galoper qui est encore pour l’instant de l’hyper-activité !
Dans le galop, très actif - conséquence de son tempérament généreux - il ployait excessivement les genoux aux dépens de leur extension. Des transitions fréquentes sur des courbes, des cercles au contre galop, le tout avec des cessions de main, l’ont spectaculairement amélioré. Je pense que nous conserverons de son hyper-réactivité son ardeur à galoper.
Nous donnons au trot un maximum d’expression par des transitions répétées du trot de travail au trot allongé en revenant au trot rassemblé.
Trot de travail dynamique sur la ligne du quart et transition montante trot de travail / trot moyen,
mais basses pour cette action dynamique.
Trot moyen. Je fais tout ce travail de transitions au trot de travail/trot moyen au trot enlevé,
et je le ferai encore pendant au moins six mois afin d’attendre que le dos de Teimoso ait pris la force nécessaire.
Par ailleurs, le travail des deux pistes, aux trois allures, de l’épaule en dedans aux appuyers, prend forme. L’excellente conformation de Teimoso, et, en particulier son encolure, ont beaucoup facilité ses arrêts réguliers et sa mise en main.
épaule en dedans au pas.
Je reviens au travail de ces derniers jours dans les mouvements de côté. Nous maîtrisons ceux qui sont les plus simples parce que naturels : cessions à la jambe aux trois allures sur les diagonales avec un bon parallélisme par rapport au grand côté.
Il en va de même pour l’épaule en dedans et la contre épaule en dedans sur les pistes. Les appuyers (c'est-à-dire les pas de côté avec l’encolure tournée dans le sens du mouvement) sont bons au pas, un peu moins fixes au trot. En un an ce jeune cheval exécutera facilement les exercices en épaule en dedans, mais 3 à 4 ans seront nécessaires pour arriver à des appuyers corrects aux trois allures.
Cession à la jambe au trot enlevé. On voit sur cette photo que le cheval a un trot élastique.
Nous recueillons le fruit de notre travail au galop : les foulées sont moins précipitées et plus amples. Je fais aisément les serpentines et les lignes brisées.
Ce que Teimoso a de remarquable, c’est sa stabilité mentale.
Malgré un influx nerveux qui ne se dément jamais, à chaque retour au pas ou à l’arrêt, il est immédiatement serein.
En cours de séance et à la fin du travail, je fais quelques foulées au pas en laissant le cheval étendre son encolure. On voit que Teimoso revient très facilement au calme.
A plusieurs reprises lors du raccourcissement du pas en vue de l’arrêt, il s’est mis en suspension sur un diagonal et très calmement sur l’autre ; il nous montrait ainsi sa disposition pour le piaffer. Aux transitions du trot de travail au trot ralenti, il ébauche très naturellement quelques foulées de doux passage. C’est une réaction que nous avons déjà observée, mais toujours avec des chevaux ibériques. C’est en tout cas un excellent pronostic.