Tous les chevaux n'ont pas besoin des flexions de mâchoires.
N.Oliveira "Réflexions sur l’art équestre" 1964
« Toute réflexion sur la décontraction de la mâchoire et des flexions supposées les provoquer implique que soit précisé si il s’agit d’un cheval arrêté dans sa posture de repos normal, que ce soit au travail à pied ou monté, c'est-à-dire hors rassembler ou dans l’attitude du rassembler, là encore qu’il s’agisse de l’arrêt dans le travail en main ou monté.
Dans le premier cas, l’intérêt de la flexion de mâchoire sera limité à celui d’une première initiation – communication de la main du cavalier à la bouche du cheval. Bien faite, le résultat sera limité à une cession de la mâchoire et un déglutisse ment du mors. Le cheval, même en station régulière, sans mouvement propre étant déconnecté de sa tension propulsive donc relâché dans son ensemble, ne réagira pas au-delà.
Dans le cas du cheval rassemblé, c'est-à-dire l’angle tête-encolure au ramené complet, membres unis, postérieurs engagés, par la pulsion des hanches vers l’avant main et non par le retrait de la tête-encolure vers l’arrière, la flexion de mâchoire jointe à l’engagement de l’assiette va créer la disponibilité totale vers les transitions les plus subtiles.
Il est évident que les flexions de mâchoires ne peuvent être envisagées à pied ou monté, dans l’arrêt ou le mouvement, que dans la tension propulsive. L’immobilité, état statique doit cependant pouvoir contenir la dynamique du mouvement.
A pied, c’est avec l’accord entre la main sur chaque coté du filet et la longue cravache. Monté, c’est avec l’alliance entre les muscles lombaires et le haut du mollet avec le jeu des doigts moelleux. Dans l’absence d’un seul de ces éléments, la flexion-décontraction est illusoire.
La description des trois flexions de mâchoire par Baucher se suffit à elle même. Leur utilisation est utile pour réconcilier la bouche du cheval qui a souffert par la main de ses cavaliers. Cependant il faut connaître les limites du travail en place : « Les décontractions obtenues seulement à l’arrêt se perdrons aux allures dynamiques »
Nuno Oliveira.
Enfin, sujet de réflexion : une longue pratique du bosal, le licol léger en coton sans embouchure démontre qu’un cheval bien monté avec ce simple appareil peut donner le ramener complet, bouche et langue moelleuse et la disponibilité de son ensemble (voir notre DVD « La légèreté » débourrage de Vendaval au début et Grand-Prix de Carinho à la fin).
Les flexions utiles, ainsi que les cessions de toutes les parties du cheval doivent toujours, même à l’arrêt, se faire dans l’état mental et physique de pulsion vers l’avant.
Michel Henriquet, Juin 2007.