Ecole de Dressage de Michel et Catherine Henriquet

école de Dressage de Michel et Catherine Henriquet

La mise en avant.

La mise en avant est sans doute la première des attitudes à obtenir de son cheval. Elle doit être travaillée dès le débourrageet confirmée lors des exercices de bassepuis de haute école.

L'objectif de la mise en avant a été érigé en adage par le général L'Hotte, qu'il accompagne de "calme et droit". Le "calme" m'ayant toujours laissé perplexe, car c'est une qualité plutôt négative : il est nombre de chevaux mous et froids d'un calme absolu. J'aurais préféré "en avant, en équilibre et droit", mais la formule est moins agréable à l'oreille.

En avant est l'une des qualités fondamentales du cheval. Elle doit être innée, mais n'est pas pour autant à la disposition du premier venu. Elle peut être pervertie ou refoulée parce que jamais exploitée. Nous allons considérer cette qualité et son développement dans les différentsétats du cheval, de ses débutssous le cavalier jusqu'au niveau leplus élevé de son dressage.

Le jeune cheval


On commence avec le jeune cheval par la recherche d'une
incurvation harmonieuse sur une longe endemi-tension.
Puis on commencera le travail monté, libre, canalisé et au contact.

Commençons avec le jeune cheval en débourrage au manège et non encore monté. Mettons-le en longe sur un licol ou un caveçon et accompagnons-le le long de la piste, puis sur le cercle au pas et au trot. Malgré nos invitations vocales et gestuelles, même accompagné de touches de chambrière, il va marcher par à-coups, se retenant et n'avançant qu'à contrecoeur. C'est généralement le stress de cette situation nouvelle qui motive cette retenue. Il est rare qu'en trois leçons calmes et fermes la situation ne se débloque pas et que le cheval, en confiance dans des conditions devenues plus familières, ne reprenne pas son mouvement en avant habituel.

Au stade de la première éducation montée, la mise en avant devra s'effectuer sans aucune recherche de mise en main. On se contentera de laisser le cheval s'étendre aux trois allures, sans l'entraver par des actions de main intempestives. Le mors, corps étranger dans sa bouche, est un facteur de retenue. C'est le cheval qui doit prendre contact avec la main et non la main qui l'y force. C'est par l'impulsion provoquée qu'il doit être amené à se poser sur la main,class= progressivement et en confiance.

Incurver sans perdre l'impulsion


Sur les premiers cercles, le cheval doit tourner
davantage avec la rotation bassin-épaule
du cavalier qu'avec la rêne intérieure.

Lorsqu'aux trois allures, dans un équilibre horizontal, le cheval répondra au frémisse ment de la jambe, à l'engagement de l'assiette, au toucher amical mais précis de la cravache, on pourra aborder l'étape suivante. Au cours de celle-ci, l'éducation de la simple mise en avant va être appliquée aux premières incurvations, aux transitions et à l'équilibrage sous le cavalier. La grande différence va tenir au fait que, jusqu'à présent, on s'était contenté d'utiliser les aides de propulsion sans pratiquement y ajouter, même en alternance, les aides de relèvement, de flexion, de contention qui partent en partie de la main. Le ralentissement ou l'arrêt ont été obtenus par la voix et la fixation du bout des doigts.

Nous allons demander aux trois allures des cercles et des voltes qui nécessitent une incurvation de l'ensemble du cheval, donc un certain relèvement de l'encolure qui prépare au futur rassembler. Cet exercice nécessite une surimpulsion par rapport à celle nécessaire sur les lignes droites. Il faut la donner avant et l'entretenir pendant par la vibration des jambes et le tapotement de la petite attaque. N'intervenir avec la longue cravache que si le cheval ignore les jambes. L'éperon est presque toujours nécessaire. Un Prince de Galles de 2 cm suffit. Il ne faut pas piquer le cheval, mais le toucher avec précision.

Les indispensables assouplissements latéraux (épaules en dedans, appuyer, etc.) consomment plus d'énergie et exigent donc davantage de mise en avant, d'actions propulsives parfaitement canalisées par les aides et réglées par des effets de doigts, alternés mais toujours plus rapprochés.

Utiliser des transitionsem


Une transition vers le galop moyen avec un début de mise en main.

La disponibilité à la mise en avant se crée et s'entretient principalement par les transitions, montantes et descendantes, dans chaque allure et d'une allure sur l'autre. Ce sont elles qui maintiendront les chevaux prêts à réagir, la monotonie dans les allures éteignant la sensibilité à la mise en avant. Une mise en avant involontairement trop dynamique, voire violente, qu'une main dure ne bloque pas, aura moins de conséquences négatives sur le comportement du cheval qu'une faible impulsion qui se heurte à une main qui retient. Là est l'origine et la seule cause des chevaux qui rétivent et se mettent debout.

Michel Henriquet - octobre 99